Isolement et contention en psychiatrie : recommandations de la HAS pour améliorer les pratiques
Afin d’encadrer et améliorer ces mesures normalement "exceptionnelles et limitées dans le temps", la HAS a été saisie et vient de publier une recommandation de bonnes pratiques.
La HAS rappelle notamment que l’isolement et la contention ne doivent être utilisées qu’en dernier recours après échec des mesures alternatives de prise en charge.
Parmi les points clefs de cette recommandation, la HAS insiste sur le fait que la prescription ne peut être décidée qu’en cas de besoin immédiat, pour "faire face à un niveau de violence exceptionnel". Aucune mesure d’isolement ou de contention ne peut être décidée par anticipation ou "si besoin". La prescription ne peut être rédigée que par un psychiatre après concertation pluriprofessionelle, le patient doit être informé malgré son état, et le suivi médical doit être "régulier et intensif".
La mise en œuvre de ces bonnes pratiques implique également des réflexions poussées dans les équipes soignantes et établissements concernés, ce qui pourrait aider à améliorer la situation en corrigeant les disparités régionales et en limitant les surprescriptions.
Précisons, pour le déplorer, que les problèmes actuels de manque de personnel, formé ou non, peuvent rendre difficile l’amélioration rapide des pratiques inadéquates, malgré les bonnes volontés dans ces services difficiles...
Recommandation de la HAS : présentaiton et liens de téléchargement
La recommandation de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur l'isolement et la contention en service de psychiatrie a été mise en ligne en mars 2017.
Cette recommandation de bonne pratique concerne les services de psychiatrie générale pouvant accueillir des adultes et adolescents mineurs (pédopsychiatrie, établissements de santé non autorisés à l'accueil de patients en soins sans consentement, urgences, médecine-chirurgie obstétrique, médico-social, unités de soins de longue durée, etc.).
L'isolement, une pratique en hausse en France
Mêmes si les données épidémiologiques manquent, il semble que le recours à l'isolement et à la contention soit en recrudescence, avec des situations inégales d'une région à l'autre, d'un établissement à l'autre, voire d'un service à l'autre.
Concernant l'isolement, les données du Rim-P (mesure médicalisée de l'activité hospitalière française, hôpitaux et cliniques ayant une activité en psychiatrie) retrouvent qu'en 2015, 28 100 patients hospitalisés à temps plein en psychiatrie ont été placés en isolement, soit 8,3 % des 330 000 patients hospitalisés chaque année en psychiatrie en France.
Ces chiffres auraient augmenté ces dernières années : 6,6 % des patients hospitalisés à plein temps en 2011 concernés par l'isolement, 7,2 % en 2013
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